Après son message du mois d’août, Mgr Samir Nassar, archevêque maronite de Damas, nous envoie des nouvelles de Syrie et du Liban :
Étincelles d’espérance
Le Liban qui coule à un rythme dramatique augmente la souffrance et les douleurs de ses voisins syriens…
Ainsi le petit peuple syrien noyé das la misère depuis dix ans fait jaillir des points lumineux :
- Les multiples et étouffantes pénuries développent le sentiment de solidarité, ainsi les gens partagent leurs médicaments; le pain, le fuel, la nourriture, les vêtements, les voitures…
- Les jeunes reviennent en force à la vie paroissiale mettant leur dynamisme pour animer les offices, la catéchèse, le patronage des enfants, les camps d’été, les restaurants du cœur, les soirées de prière, d’Adoration et les processions Mariales, des martyrs et des Rameaux.
- L’austérité aiguë ramène les fidèles à la vie de simplicité, de rencontre et de dialogue entre voisins, ressoude la vie familiale pilier de l’Église et brise la solitude des malades.
- Malgré la baisse du nombre des chrétiens jusqu’à 60 et 70%, les vocations continuent à venir, signe de vitalité chrétienne à saint Paul… une minorité confiante en la Providence.
Merci au Feu de l’Esprit pour ces étincelles d’Espérance.
+ Samir Nassar
Archevêque Maronite de Damas
Le Naufrage d’une barque
Il semble que la guerre syrienne soit le drame le plus cruel qu’a vu le monde depuis la II° guerre mondiale…
Après le recul des violences, une guerre économique des plus dures s’installe pour étouffer tout espoir et doubler la souffrance du petit peuple.
Une scène chaotique :
- 950 000 morts ont plongé nos familles dans le deuil et l’instabilité familiale.
- Plus de 200 000 disparus, dont 2 évêques et 4 prêtres; un cauchemar des parents et des amis qui ignorent le sort de leurs bien-aimés…
- 13 millions de réfugiés plongent la Syrie dans l’angoisse et l’incertitude.
- 95 000 mains coupées et pieds amputés ou paralysés créant un problème épineux à conséquences psychologiques et médico-sociales si lourdes.
- 2 500 000 logements démolis ou détruits. Des ruines qui prolifèrent, des scènes de villes mortes.
- Le blocus et les sanctions étouffent surtout le petit peuple privé de l’aide de sa nombreuse diaspora. L’effondrement de la monnaie locale, l’inflation galopante et le Covid-19 font le reste.
Qu’il est facile et rapide de détruire un pays et très difficile et si lent de le reconstruire.
Devant ces scènes de désolation, l’Église de Syrie, bien que minoritaire, ne se résigne pas à un rôle de spectateur ; elle lance un Synode de renouveau et contribue à la lumière de l’Esprit en apportant une présence et un témoignage dans les domaines de la santé, l’éducation, la pastorale des jeunes, la médiation familiale, l’accompagnement des foyers fragiles, le soutien aux plus démunis et les soirées d’adoration.
Le petit peuple qui gère ses problèmes et soigne ses blessures en silence crie au Seigneur ; » Maître, cela ne te fait rien que nous périssions ? » Mc 4.35
Si le monde oublie la Syrie, le Seigneur veille et ne laissera pas couler la barque.
Communication de Mgr Samir Nassar – Archevêque Maronite de Damas – août 2021
Régulièrement, la paroisse Saint Pierre de l’Océan participe à l’aide aux chrétiens de Syrie par l’envoi de messes aux prêtres du diocèse de Damas.